L'écho du Plateau

Hauteville-Lompnès

Social

La Croix Rouge devient la cible des critiques

Faire manifester côte à côte les élus du Plateau, toutes tendances politiques confondues, aux côtés des responsables de l’Ain de la CGT santé, c’est le tour de force que vient de réussir, bien malgré elle, la Croix Rouge Française. La preuve, s’il en était besoin, que l’avenir du pôle hospitalier est une préoccupation de plus en plus pesante, qui dépasse désormais largement le cadre des clivages politiques et des querelles internes …

Ils étaient presque tous là, les élus en tête avec leur écharpe tricolore : André Lyaudet Président de la communauté de communes et maire de Cormaranche, Bernard Argenti Vice Président de la Communauté de Commune et maire de Hauteville, mais aussi les maires de Prémillieu, Corlier, Corcelles, Aranc, l’adjoint délégué par la mairie de Thézillieu, le maire de Champdor qui est aussi le conseiller général du canton de Hauteville, beaucoup de conseillers municipaux aussi, sans oublier le président de la dynamique Union commerciale et son bureau sous leur bannière. La période des soldes étant d’actualité, une banderole proclamait d’ailleurs le long d’une rue : « soldes ! On brade 130 employés. »

Juste derrière les élus, le personnel d’Angeville, et derrière eux encore, près d’un millier d’habitants. Une autre rue, une autre banderole : « La Croix rouge ne tolère aucune souffrance … Sauf pour ses salariés. »

M. Martin, adjoint au Maire de Hauteville sur les rangs, longtemps Président très estimé de la section locale de la Croix rouge, se sentait bien amer. Personne n’aurait voulu en arriver là et le but n’était cependant surtout pas de jeter le discrédit sur le travail accompli localement par les nombreux bénévoles de la Croix Rouge, mais de bien marquer un profond mécontentement vis-à-vis des décisions venues « d’en haut ». En fin de cortège un défilé d’ambulances clôturait cette manifestation.

Beaucoup de colère, un sentiment de révolte contre des coups bas venus d’où on ne les attendait vraiment pas. La colère contre un nouveau « grignotage » des lits. La colère contre des arguments de délocalisation qui pourraient coûter très cher à l’avenir de Hauteville. Lorsque le festival d’été Théâtre sur un plateau, frappera ses trois coups, jouera-t-on la mort du cygne ou la mort du Plateau ? …

Pour rappel

La Croix Rouge Française propriétaire des lits du Château d’Angeville, a annoncé son intention de fermer purement et simplement son centre de rééducation et de réadaptation du château d’Angeville. Une fermeture qui s’inscrit dans une politique globale qui vise à se séparer d’un certain nombre de ces établissements. Un choc d’autant plus grand ici ce château était un don qui avait été fait par la famille d’Angeville pendant la guerre 14/18 pour soigner les blessés. Actuellement l’établissement est un centre de réadaptation qui génère plusieurs dizaines d’emplois directes et indirects.

Le Journal du  Bugey                n° 323 – Semaine du 5 au 12 juillet 2007